Suppléments
au Transit vers Quia
Il y
aura des tirs factices
De
pétards dans le ciel d’hiver
Des
fusées de feux d’artifice
Et
des bonbons d’orange amers
La
prochaine fois que je pleurerai
Sur
d’autres sur moi sur après
Il y
aura dans mes armoires
Les
cadavres de mes aïeux
Des
fanions de proche victoires
Et
des portraits en camaïeu
…
Des
bagues des bijouteries
La
coquetterie des adieux
Et
dans chaque boulangerie
Les
galettes des trois rois pieux
Il y
aura de la musique
Pour
les corps nus dans les pornos
Quelques
complaintes romantiques
Sur
le beat lourd de la techno
Des
gladiateurs blessés sans risque
Mais
qui circulent dans le sang
Des
laits noirs suintant des lantisques
Au
cabaret des trépassants
On
va toujours à l’aventure
Le
hasard épingle à tout coup
Pauvre
corps et triste nature
Quand
vivre nous vient par à-coups
Le
temps quand on n’en fait rien s’use
Le
moteur s’étrangle à tout va
Danseur
sur le gouffre on s’amuse
D’observer
ce qui croit en bas
Tout
ce qu’on saisit se dérobe
C’est
en vain que l’on s’y soustrait
Ce
qu’on avale nous englobe
Tout
est possible rien n’est vrai
Il y
a au dehors
Quand
tous les feux s’éteignent
Ce
parfum de la nuit
Qui
me fut familier
Je
me sens triste et fort
Lorsque
je le dédaigne
Et
que de loin je suis
Leurs
mots éparpillés
A
ceux qui vont par deux
Sur
le scooter d’un pote
Qui
discutent au coin
Du
laurier sous les palmes
Ceux
qui n’ont pas de feux
Pour
les joints qu’ils crapotent
Ceux
qui n’ont pas besoin
De
silence et de calme
Pourquoi
quand le soir pleut
Suis-je
si décalé
Guetteur
rempli de doute
Sans
armure ni lance
Affolé
comme un bleu
Sans
espoir attablé
Dans
l’ultime redoute
Où
règne l’abondance
Pourquoi
n’ai-je jamais
Entre
mes mains que sable
Et
pour kit de survie
Les
tourments de l’angoisse
Pour
réponse oui mais
Et
posé sur la table
Un
verre d’eau-de-vie
Et
trois cachets de poisse
Quel
prix pour le bonheur
Et
la libération
Entonner
aux abois
Un
simple hymne de deuil
Commander
à son cœur
Deux
sous de compassion
Et
se moquer de soi
Avec
la larme à l’œil
Souffrir
quand tout s’agite
Et
que l’on est reclus
Dans
le fort intérieur
Des
prisons qu’on s’invente
Quand
tout qui vit va vite
Et
que l’on s’est exclu
Du
mouvement trompeur
Des illusions changeantes
Ainsi
de leur terrasse érigée au ponant
Les
byzantins voyaient mourir le vieil empire
Ils
savaient que chaque lendemain serait pire
Et
que leur dieu n’était qu’un vieillard bedonnant
Ils
soufflaient sur le feu et sur les ossements
Des
croisés étripés sous leurs cieux de porphyres
Aux
voutes des palais dans le couchant se mirent
Le
flux de l’avenir en de longs tremblements
Les
goufres sont béants où saute sans mot dire
L’ermite
lacéré par le fouet sous les rires
Il
brûle des diamants dans les fours d’occident
Il
siffle des vents froids sur un monde en jachère
Sur
le parvis du temple où la tripe est pas chère
L’othodoxie
surgit du vieux livre où l’on ment
Seigneur,
dieu des chrétiens, apportez moi la grippe
Vous
attendiez le temps de rompre notre sceau
Mais
quand la bave bleue me baignera la lippe
Je
jouirai du sang dans un dernier sursaut
Abrités
par l’abside on se taillait des pipes
Enfants
de chœur on s’enculait sous le boisseau
On
s’enivrait du vin et des hosties qu’on chippe
Quel
sacrilège enfin justifie le grand saut ?
Je
prie pour le fléau qui fut votre vengeance,
Le
déluge et le feu de notre délivrance
Pour
vos veaux étranglés dans les nœuds des lassos
En
ce soir de Noêl vêtu de pauvres nippes
A
croupetons je viens comme un fieffé pourceau
Vous
réclamer la peste à en vômir mes tripes
Toi
qui n’es pas de ma famille
Et
que certains voient dans le ciel
Toi
qui m’a apporté des billes
Des
poupées et des pots de miel
Nourrit
la flamme qui vacille
Et
le tissu cicatriciel
Eloigne
l’homme à la faucille
Et
mon chagrin superficiel
C’est
Noel que l’on déshabille
Si
la sorcière avec son fiel
Arrache
chapeau et mantille
Du
front qui m’est consubstanciel
Maman
Mamie ma sœur ma fille
E
scritto acqui sobre mi piel
Comme
on dirait dans la Castille
Ou
prier parait essentiel
nous
voilà survivants au milieu des décombres
à demi-couchés
pas encore arrivés au royaumes des ombres
déjà déboulonnés
et les derniers n'ont pas le droit au vague à l'âme
quand tout prend l'eau
sur des instruments faux ils travaillent leurs gammes
en vidant leurs silos
je sens que je vais pas tarder sous la matraque
a plier moi aussi
dès que je me serai pris la dernière claque
dans mon lit mal assis
hier numero 2 a sondé ma tanière
encore intéressant
pour de gros parvenus qui veulent par derrière
m'écraser en passant
laissons passer le temps des enfants en vacances
parlons avec l'écho
faisons des ronds dans l'eau accusant la malchance
reclus dans nos enclos
à demi-couchés
pas encore arrivés au royaumes des ombres
déjà déboulonnés
et les derniers n'ont pas le droit au vague à l'âme
quand tout prend l'eau
sur des instruments faux ils travaillent leurs gammes
en vidant leurs silos
je sens que je vais pas tarder sous la matraque
a plier moi aussi
dès que je me serai pris la dernière claque
dans mon lit mal assis
hier numero 2 a sondé ma tanière
encore intéressant
pour de gros parvenus qui veulent par derrière
m'écraser en passant
laissons passer le temps des enfants en vacances
parlons avec l'écho
faisons des ronds dans l'eau accusant la malchance
reclus dans nos enclos
Tchernobyl-Fukushima
Je
n’en ai rien à faire
Je
ne me mêlerai pas de vos affaires
Je
vais mourir avant que le cancer me ronge
Le
soleil a déjà mangé mon nez brûlé
Je
n’aurai pas d’enfant à qui donner la mort
Ça
c’est votre fortune et l’argent qui vous plombe
Qui
ne protège pas des rayons de la bombe
Je
n’en ai rien à faire
Je
ne me mêlerai pas de vos affaires
J’ai
mangé depuis des années le thym mutant
Ramassé
les sanguins dans les bois à l’automne
Pourquoi
changer la vie quand on est condamné
Et
que nous étouffons dans nos vestons d’amiante
Le
jour où le nuage est passé sur nos têtes
Il
s’est mis à pleuvoir à la récréation
Les
enfants de l’école ont joué dans les flaques
Le
soir ils ont eu soif un peu moins soif que ceux
Qui
couraient dans les rues d’Hiroshima en flammes
Combien
en ont perdu ou la vue ou la voix
Au
printemps mon citronnier fleurit et se chargea
Des
fruits les plus énormes de sa courte vie
Les
gâteaux qu’on en fît nous ont brûlé la bouche
Il
est devenu noir et nos dents sont tombées
Je
n’en ai rien à faire
Je
ne me mêlerai pas de vos affaires
Vous
serez morts aussi quand vos enfants mourront
Quand
ils rejoindront les fantômes du Japon
Dans
la nuit irradiée où ils dorment sans tombe
Quand
vous tracez des plans pour acheter le monde
En
créant des levants qui avalent les âmes
Lorsque
je reviendrai à moi
Le
monde aura changé et tout sera parfait
Ma
volonté est morte et je veux désapprendre
Lorsque
je reviendrai
Les
murs seront en ruine
La
nature cruelle aura repris ses droits
Les
liserons en fleurs étrangleront la vigne
Et
les outils rouillés des trimeurs maladroits
Si
je reviens après avoir sauté
Dans
l’inconnu lié à un bout d’élastique
Si
je crois que l’on peut revenir sur ses pas
Lorsque
je reviendrai après avoir ôté
Les
habits éculés du pantin domestique
Si
je voulais savoir et manger mon pain blanc
Si
je voulais
Quarante
années d’usure et n’avoir rien appris
Quarante
ans de vacance et pas un seul projet
Tout
pris tout digéré et sans objet épris
N’avaler que la cendre et les fruits du rejet
Au
guichet où la mort commande
Je
n’ai pas rempli la demande
Excuse-moi
si je débande
Si
j’éructe tout seul tout haut
Secoué
par tous les cahots
Déguisé
en clown de Rouault
Maquillé
par la certitude
De
la lente décrépitude
Au
fil du temps que rien n’élude
Lapin
aveuglé par ses peurs
Dans
la lueur des projecteurs
Et
puis la vie l’emporte ailleurs
Virtuose
de décadence
Indifférent
aux contredanses
A la
douleur au flanc qui lance
Dans la musette du chasseur
Il
est, dans un recoin de ce monde malade
Quelqu’un
qui me ressemble et que je ne suis plus
Une
forme plus jeune et pas plus désirable
Du
corps que j’habitais lorsque j’étais reclus
Au
jour de s’en aller dans un pan de mémoire
Sur
un esquif volé dans le vent des torpeurs
Quelque
bout de plastique échauffé pour ma gloire
Conservera
l’aura de ma lubrique ardeur
Sans
le son ni le sens le vide de la bête
Le
regard affolé par le trop plein d’alcool
Le
silence hébété de la veille de fête
Et
la flaque laiteuse épandue sur le sol
21-12-2010
pour Danil Harms
On
ne peut pas laisser dire. On ne peut pas laisser penser.
On
ne peut pas dire ; On ne peut pas penser.
On
ne peut pas.
Peu
Peu
c’est toujours mieux que pas.
On
peut laisser dire peu et penser peu.
On
peut peu, on ne peut pas pas.
La
vie est belle
La
vie est sans appel
Chacun
s’est enchaîné aux barreaux de sa cage
Le
chat réclame sa gamelle
Tu
étais fait pour moi
Car
je ne peux t’atteindre
Comme
un feu dans le ciel que rien ne peut éteindre
Au
sud brille la croix
Le
robinet qui fuit
Goutte
à goutte la nuit
Qui
remplit le tonneau sans fond de ton absence
Du
vide de son bruit
L’odeur
immatérielle
Qui
corrompt le réel
Le
chant d’un oiseau qui ne sait pas la musique
Sec
comme un coup de trique
Le
cœur fossile
De
l’imbécile
A
qui tout réussit et qui pleure quand même
Facile
Pas
besoin qu’on lui mente
Car
il est assez grand
Pour
faire son malheur tout seul avec l’attente
Irrémédiablement
Ni
le feu clignotant des petites étoiles
Ni
les lampions frileux des dancings désertés
Ni
les songes jetés sur les écrans de toiles
Ne
rempliront mon cœur par l’hiver hébété
Fenêtres
dans la nuit qu’avez-vous à me dire
Qu’un
semblable horizon s’empourpre au loin ailleurs
Et
que ce qui brûlait comme un éclat de rire
Luit
toujours dans l’aura des soleils intérieurs
Que
sur le chemin sombre on rallume des torches
Que
dans l’obscurité se profile un veilleur
De
l’épaule appuyé à l’arc-boutant d’un porche
Qui
promette du feu pour des matins meilleurs
Un
ange qui mît fin aux longues solitudes
Qui
parlerait quand tout s’est tu avec douceur
Dissipant
de sa voix les tristes habitudes
D’un
geste dispersant les oiseaux jacasseurs
Toi
qui n’existes pas ne mouche pas les cierges
N’éteins
pas les bougies des frêles paradis
Ecris
dans mon esprit comme en un livre vierge
Les
serments écrasés des désirs interdits
je
n'oublie pas
je n'oublie pas le consensus sur autant de cadavres
Qui sème la peur?
je n'oublie pas les flics musulmans morts
je n'oublie pas Barack O'Bama écrivant des mots français
la chasse à l'homme Bonnie & Clyde
Kocharov
le merveilleux maelstrom politique
je n'oublierai pas
le monstre fabriqué par les journalistes
l'inconscience de qui appelle à des rassemblements sans buts
la logique des choses qui n'est pas logique
Restez chez vous
Formez des boucliers dans vos têtes
Contre les va t'en guerre
Qui à l'assassinat ne répondent que par le meurtre
Et dansons! dansons!
Tout va si bien à nouveau
Nous pouvons sans complexe jouer au ballon
je n'oublie pas le consensus sur autant de cadavres
Qui sème la peur?
je n'oublie pas les flics musulmans morts
je n'oublie pas Barack O'Bama écrivant des mots français
la chasse à l'homme Bonnie & Clyde
Kocharov
le merveilleux maelstrom politique
je n'oublierai pas
le monstre fabriqué par les journalistes
l'inconscience de qui appelle à des rassemblements sans buts
la logique des choses qui n'est pas logique
Restez chez vous
Formez des boucliers dans vos têtes
Contre les va t'en guerre
Qui à l'assassinat ne répondent que par le meurtre
Et dansons! dansons!
Tout va si bien à nouveau
Nous pouvons sans complexe jouer au ballon
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