jeudi 30 avril 2015

365 nuits d'adieu (série 1) D



EN SERVICE



              
               32.  Entre deux feux

Le bruit de la 4L dans la cour, les lourds godillots ferrés dans l'escalier; déjà je sais que c'est pour moi.  Vite fait, je me mets en caleçon.  Il a à peine franchi la porte que je me jette à ses pieds pour lui lécher les bottes.

- Arrête Renaud, fais pas le con, lève-toi!

D'un geste, il envoie valser sur le canapé son casque étincelant comme un soleil.  La pièce en paraît soudain plus claire.  J'ai droit à la grande tenue aujourd'hui, les bottes, le large ceinturon qui m'écorche le ventre, la vareuse de cuir et les gants qui sentent la fumée.

-  Je reviens de service, je me suis dit que ça te ferait plaisir.
-  Je vais défaire tout de suite le paquet-cadeau.  Merci Pimpon, que j'ajoute en l'embrassant.

Il s'appelle Marc, il déteste que je l'appelle Pimpon.  Il est pas très futé, mais c'est pas ce qu'on lui demande.  Il est roux comme le diable, de partout, avec des petites taches fauves sur les épaules et dans le dos entre les boutons d'acné que je me retiens difficilement d'éclater.  Il se laisse déshabiller, déboutonne lui-même sa chemise pour que je ne la déchire pas.  Sa peau laiteuse fait comme un éclair blanc dans le bleu.  Je lui suce le nombril, j'en tire les poils rares entre mes dents.

-  M'appelle pas comme ça, connard.

La réaction est lente, on devine aux plis du front qu'il a dû réfléchir intensément pour trouver une réplique aussi cinglante. Il ramasse son ceinturon, le plie en deux.  Vlan, un coup de lanière sur les cuisses.  Je grince entre mes dents:

-  Tu m'as fait mal, pompier!

Ça non plus il aime pas; ça lui donne l'impression que je baise qu'avec son uniforme.  Si seulement! mais dans le fute qu'il dégrafe pend une vraie lance d'incendie, grosse comme un avant-bras.  Même au repos sous le tissu bleu marine, on a l'impression qu'elle va crever le drap et vous sauter au nez.  Quand la concierge l'a vu débarquer il y a six mois pour sauver son chat, elle a failli s'en étouffer.  Pour grimper sur le toit il fallait passer par la lucarne de ma mansarde.  Le pompier est tout de suite resté médusé devant la premier poster de mec à poil.  Je suis immédiatement tombé amoureux de sa petite casquette, de ses vingt-deux ans, du liseré rouge de son pantalon et de ses bras d'haltérophile.  Il avait oublié ses gants qu'il est passé chercher le lendemain avec un calendrier sous le bras.  Depuis il me rend visite régulièrement pour que je l'injurie et qu'il me fasse ma fête.

-  Mais c'est pas le slip réglementaire.  D'où tu sors ce caleçon à fleurs?
-  C'est ma copine qui me l'a donné.

Ça, c'est plus dur à encaisser que les coups.  D'une main, il me plaque la tête entre les coussins, écarte mes genoux du bout d'une botte.  Le canapé est juste en-dessous de la fenêtre avec vis-à-vis à dix mètres:

-  Puisque je suis qu'un objet, tu vas le sentir passer, Renaud!
-  Mets ton casque, pompier!

Maintenant qu'il est excédé, il va me fourrer à sec. Il baisse mon caleçon, m'écarte le cul avec ses deux index, sans  précaution comme il ferait d'un vulgaire élastique, rectifie ma position d'une petite claque et plonge son piston droit dans le mille.  Je gueule.  C'est trop tard. Ça doit lui faire mal aussi, mais il écarte mes fesses de toutes ses forces pour me défoncer d'une longue poussée régulière?  Heureusement les voisins sont  habitués aux hurlements. Il décule, renfonce, ressort son gland, le large chapeau mou qui lui coiffe la biroute.

-  Arrête Marc, je saigne!

D'un coup de reins il me transperce jusqu'à l'estomac, s'abat sur mon dos en me mordillant la nuque:

-  Mon pauvre minou, tu sais bien qu'il faut pas me provoquer.  Je vais y aller tout doux maintenant.
-  Tu m'as mis le cul en feu, pompier!

La pistonnade infernale redouble. Il  est infatigable, il peut m'encaldosser pendant des heures jusqu'à ce que je sois plus qu'un morceau de viande inerte, un fourreau pour son paf...

-  Amène un copain la prochaine fois! que je reste pas sur ma faim...

 Vexé, il claque la porte sans dire au revoir.

           


 33. Pimpon ramène du monde


Dring, dring ... Ouais, j'arrive.

-  C'est bien ici le vide-couille de Marc?

Et vas-y que je te pousse!  Un pompier déboule dans l'entrée avec ses bottes boueuses. il examine en souriant ma collection d'armes au mur:

-  Tu compenses?

Ce pas qui fait trembler l'escalier, c'est Marc qui arrive, juste derrière.

-  Alors, t'expliques, Pimpon? qu'est-ce que c'est que cette invasion?

Je me suis évidemment pris une baffe: l'appeler comme ça devant le collègue qui se tord, c'était couru!

-  Tu m'as dit d'amener mes copains, alors j'ai convoqué un spectateur.

Marc se précipite sur moi, dans le genre gros braque qui renifle un teckel. On roule par terre en luttant aux pieds de son pote. C'est à qui déloquera l'autre le plus vite. Les boutons volent (encore une chemise azur à  repriser!) La poitrine de Marc, tout en poils roux, se contracte;  il me plaque au sol. Je m'accroche à ses épaules pour essayer de l'embrasser. Mais Pimpon n'est pas venu pour la tendresse. Clic, le ceinturon; un, deux, trois, quatre, les crochets  des bottes, hop l'agrafe du pantalon, et il se retourne vers son pote, l'aspic au garde-à-vous, droit au-dessus de la couture des couilles.

-  Crache là-dessus, Rodolphe, ça porte bonheur.

L'autre, qui s'est effondré sur mon fauteuil préféré, lui postillonne un glaviot sur le bout du gland avec une précision impeccable, un vrai tour de cirque.  Pimpon me flatte le cul:

-  Bien clé dans les startings, mon petit cheval?  Prêt pour la monte?
-  Tu veux pas que je hennisse, non plus?

Paf! dans le cul, et le manche du pompier, c'est toujours une surprise.  Je ne suis pas remis quand la cavalcade s'emballe. Un grand coup maldroit me prouve que le tout n'était pas encore à demeure.  Je m'y fais, je résiste à l'attaque, le cul en retrait, je tente de serrer les fesses, mais il gonfle du double. Marc est venu en démonstration faire admirer sa  mécanique.  Et ça l'inspire drôlement de faire ça devant témoin, lui qui prenait des habitudes de bande-à-l'aise ces derniers temps.  Dans mon fauteuil, le spectateur a adopté la position du mec qui se chauffe les roustons au feu, grosses cuisses que comprime le drap bleu, écartées à angle droit.  Il y a du remue-ménage dans sa braguette.  Pendant que Marc ferme les yeux et se concentre sur sa besogne, je lui fais signe de la main qu'il ne me déplairait pas de voir l'objet.  Il me sourit, mais rien à faire, il approche seulement sa botte de ma queue.  Il joue du bout du pied à faire rebondir ma pine, l'écrase sur le parquet.  Marc, fatigué, a allégé le rythme.

-  Tu l'a amené juste pour qu'il regarde?  Je lui ferais bien un pompier pendant que tu m'encules.
-  Ça le dégoûte, il veut pas que tu le touches.

Pourtant il a enfin tiré sa queue de son pantalon, une bonne grosse sympathique renflée vers le milieu, qui repose, molle encore, sur d'énormes burnes couvertes de poils.  J'échappe à Marc pour m'approcher du fauteuil.  Pimpon me suit, sur les genoux, il est pas content.  Queue au poing, il me défonce à  petits coups secs, la dirigeant pas droit pour faire  le plus mal possible.  Je me renverse, je m'assois sur sa bite. C'est lui qui est pris au piège, soudé à mon cul par toute la longueur de son drain. Je lèche les couilles chaudes de son pote, j'essaye d'introduire mes mains dans ses jambes de pantalon pour caresser ses mollets qui m'excitent.  Pimpon dit:

-  O.K. tu le suces, mais tu le touches pas!

C'est l'extase.  Je suis ancré par la bouche sur la bite d'amarrage de Rodolphe; sa pine épaisse me remplit, sans trop.  Le mec, les bras ballants, se laisse aller les yeux clos, comme dans un bar à putes.  Il a des frissons et des contractions dans les jambes, il râle; je vais le faire jouir, mais Marc qui le devine me tire par les cheveux en arrière et son pote m'éclabousse la gueule.

-  Bon, on passait juste tirer un coup, on se casse, fanfaronne Marco devant le collègue.
-  Et il veut peut-être rester, Rudolph Valentino. Je fais live-show permanent.

Je lui décoche un sourire de star quand Marco le tire dehors.  Derrière la porte, je l'entends dire:

-  Son cul c'est privé, c'est à moi, tu comprends?

Et le voisin, qui remonte toujours au bon moment, claironne à sa copine:

-  Y a encore eu le feu chez la salope d 'à côté. Et ils sont de plus en plus nombreux pour l'éteindre...

                Dring... Téléphone. Pimpon  peut pas venir, va voir sa fiancée. Chienne!

 Dring, Valentino is back.  En civil malheureusement.  Je lui dis que je peux rien pour lui, mais il a mis le pied dans la porte et me roule un patin en me refilant son chewing-gum.  Il se frotte la braguette contre mon entrejambe. Je fonds. Monsieur Muscles est debout, jambes écartées devant le lit où je l'attends à plat ventre.  Son paf est bien plus raide que tout à l'heure, moins épais que celui de Marc, mais quel artiste! j'ai à peine senti qu'il me pénétrait et le plaisir me ravage.  A l'intérieur ça remue tout seul dès qu'il s'est calé au fond.  J'ai les jambes en V sur ses épaules.  J'essaye de lui pincer les seins.  Il me tord la queue dans tous les sens, la salive, le branle à toute blinde. Et puis c'est les chutes du Zambèze... 

Marc l'a encore ramené deux fois à la maison.  J'avais le droit de le piper, pas plus.  Le deuxième coup j'ai demandé s'il pouvait me sauter.  Marc, coincé, a prétendu qu'il s'en foutait, il s'est retiré et Rodolphe a pris sa place.  Il m'a enfilé d'une traite, j'étais déjà chaud et large comme un tunnel. C'est vrai qu'il me baisait mieux, cherchait moins son seul plaisir égoïste.  J'en ai rajouté pour faire la nique à Pimpon, l'oeil révulsé, la lippe baveuse, les cris aigus de l'ascension vers le septième ciel.  Bref, Marco l'a plus jamais ramené.



34. Pimpon dans le métro

De temps en temps j'ai la permission d'aller chercher Marc à la sortie du boulot.  Pas question de l'attendre devant la caserne, rendez-vous à la bouche de métro.  Quand il apparaît dans son pull bleu à bande rouge, il passe devant moi comme s'il ne me connaissait pas.  En descendant les marches, il balance son beau cul dans le pantalon qui le moule.

Le métro aux heures de pointe, ça l'excite.  On s'engouffre là où il y a le plus de monde.  Il me presse le paquet deux fois dès qu'une main baladeuse lui effleure la braguette.  Peu à peu, il entraîne le mec vers la porte du fond, et je colle ma trique contre le cul du tripoteur.  Le mec a toujours un moment de panique avant de deviner qu'on est ensemble; ça ne vaut pas l'étonnement qui le défigure quand il constate que la braguette du pompier est ouverte et qu'il jauge la taille du python qui tend le coton du slip.  Les cahots du métro nous projettent les uns contre les autres.  J'en profite pour glisser ma main entre eux deux et je serre dans ma paume les roustons du type.  Aux arrêts, des regards haineux se détournent de nos obscénités.  Quand il y a vraiment foule, je glisse la main dans le froc du troisième pour lui chercher l'anus. On en a fait jouir plus d'un comme ça, qui descend en vitesse, une grosse tache humide au  milieu du froc.

Si personne ne se présente, ce qui fait marrer Marco, c'est de me foutre la honte.  Lui-même ne s'épargne pas; installé sur la banquette en face, en survêt bleu-blanc-rouge, avec deux novices de sa compagnie qu'il raccompagne en grand frère, il élève la voix pour que la foule profite de ses talents de comédien:

- J'suis pas dep, moi, je suis homossessuel, différence! Je m'en tape de ce qu'ils pensent! Moi, je suis de la B.S.P.P., tout le monde m'aime.

La bleusaille d'en face démarre au quart de tour, et, jouant le jeu, lui retourne sur le même ton:

-  T'en as une si petite que tu sois obligé de te servir de ton cul?
-  Tiens, vise un peu le barreau, rétorque Pimpon en pinçant le tissus élastique sous sa trique, non sans laisser au public à la ronde  le temps d'admirer d'un oeil torve la marchandise sous blister.  T'as mieux à offrir? insiste-t-il en posant sa basket à l'entrejambe de son vis-à-vis qui se défend et le chasse en riant.
-  Vos gueules les amoureux! intervient le troisième qui commence à flipper que Marco louche pour de vrai sur son pote.

Une fois ses jeunes collègues descendus, c'est mon tour.  Me tournant le dos, Marc se colle à moi qui l'attends contre la porte du fond.  Le métro, c'est le seul endroit où il m'autorise à  lui caresser le cul.  La couture de son survêt est ouverte derrière, juste de quelques points au bon endroit.  Quand j'ai compris qu'il avait rien en-dessous, j'ai flairé le coup fourré, mais ça me faisait trop délirer.  En faisant mine de me ronger un ongle, je me suis humecté le doigt et je l'ai passé dans le trou du futal. Il a d'abord serré les fesses pour m'empêcher d'aller au but.  Puis j'ai trouvé la rosette velue qui a cédé sous ma première phalange.  Il m'avait jamais laissé lui faire ça.  Juste avant le troisième arrêt il a deviné à mes tremblements que j'avais joui.  Alors il m'a pris la main, l'a levée au-dessus des têtes des voyageurs, et il a gueulé bien fort pour que tout le wagon l'entende:

-  C'est à qui, cette main qui me tripote le cul?

J'étais rouge comme une tomate quand il m'a descendu de la rame par le col, sous les sifflets des mecs, parce que cette fois c'est moi qui l'avais, la tache.  Il m'a envoyé balader sur le quai:

-  Et si je te cassais la gueule, pédale?

Dès que le train a quitté le quai, il est parti devant en rigolant de sa blague.  Deux filles, l'air de pas y croire, se sont retournées sur son passage pour lui interroger le pantalon déformé par une barre phénoménale.

Dès qu'on a été au lit, il s'est retourné sur le ventre pour dormir.  J'ai voulu le caresser et tenter de transformer l'essai:

-  Lâche-moi, Renaud, t'as assez joui comme ça dans le métro.

J'ai grimpé sur son dos,  j'ai passé ma pine entre ses cuisses.  Il l'a serrée  avec ses muscles puissants.  J'ai pris sa bite molle dans ma main gauche et je lui ai largué la confiture sur les couilles.



35.  Pimpon fête mon anniversaire

 Pimpon fait valser ma porte d'un coup de botte,  la casquette bleue de travers sur l'oeil gauche.

-  Alors comme ça, t'as baisé tout seul avec Rodolphe?
-  Et il sait pas se taire ce grand con, en plus?

Le pompier a un mauvais sourire.

-  Il m'a rien dit, tu t'es coupé, Renaud.  Alors je te suffis plus?  Je vais te faire passer l'envie de me tromper à coups de pied au cul, moi ...

Vlan, sa botte au fion, et pas en douceur, bien appliquée contre les burnes:

-  Tu sais bien que j'aime que toi, pompier.
-  J'ai un prénom, merde!

 Il me plaque au sol, la main sur la gorge.

-  Comment je m'appelle, hein?
-  Marc... tu m'étrangles.

Il dégrafe son ceinturon bouclé dans le dos, baisse son froc à liseré rouge, juste ce qu'il faut pour se retrouver cul nu.

-  Prouve-le que tu m'aimes!

Sa raie encombrée de poils roux descend vers mon nez; il sent fort la sueur.  Il m'étonnera toujours: intouchable de ce côté-là, à peine un petit doigt dans les transports en commun, et maintenant il veut que je lui déguste la boutonnière.  Sa rosette s'entrouvre, la pointe de ma langue chatouille les plis, lisse les poils sur les côtés pour rentrer plus profond.  Il s'assoit sur ma gueule, les lèvres de son anus collées aux miennes.

-  Tu m'étouffes!

J'aspire une boule de poils, ma langue fait ventouse.  Il se pourlèche les babines, mon rouquin. Brusquement, il change d'idée.

-  Alors, pas encore désappé pour son petit homme?  Tu vas pas t'en tirer comme ça, par une sucrerie!  A poil! je bande comme un char d'assaut.


Le canon pointe la cible.  Il se fait mal au gland qui frotte sans entrer.  Deux doigts secs me fouillent comme un tuyau bouché, m'écartent l'anus pour guider le furet. Je devine à ses précautions que ça lui tiraille le prépuce.

-  Elle est bonne, la punition, mon petit cul?  Serre bien, je suis chauffé à blanc.

Quand il commence à me tringler ça me disloque,  j'ai l'impression d'être aspiré par le fond s'il se retire, et rempli comme un bas par une jambe quand il se renfonce.

-  Prends-moi encore, je suis vide sans toi.
-  Du calme Renaud!  Tu lui disais ça à Rodolphe aussi?  Tu l'appelais pompier quand il te limait?.. Je t'ai apporté un cadeau.

Il m'a tendu une boîte à chaussures.

-  C'est des bottes? j'ai dit, ravi.
-  Non, mais c'est aussi pour ton cul.

Dans le paquet il y avait un énorme gode rose, gros à ne pas y croire, avec des veines moulées, au moins vingt centimètres de circonférence, et trente-cinq du gland à la base.  J'ai ri.

- Tu vas pas essayer de m'enfiler ça?  T'es malade!
- Je me suis dit que je te suffisais plus, alors on va contenter ton cul sans avoir besoin de personne d'autre.

Il a farfouillé dans la salle de bain:

- De la mousse à raser, ça fera l'affaire!

Il s'est enduit la queue, me l'a replongée dans le cul un coup pour graisser l'intérieur. 

-  Suce-le ce gode, puisqu'il va remplacer ma queue que tu trouves plus assez grosse.

Mais ma bouche était trop étroite pour le gland de plastique.  Il l'a lubrifié, s'est retiré de mon cul, et, profitant de l'ouverture béante, a introduit le bout du gode.  Il appuyait dessus avec le bas-ventre comme si c'était  le sien,  ce monstrueux pilier qui m'écorchait l'anus et s'insinuait par à-coups inconfortables.

-  Combien y en a?
-  Dix centimètres à peine. Maintenant c'est tout bon. Merde, ça mousse.
-  Et ça sent le plastique cramé.

D'un coup il m'en a poussé cinq autres, tapotant du poing comme pour planter un clou.

-  Et voilà! Bon anniversaire, Renaud.
-  C'est pas mon anniversaire, j'ai dit dans un hoquet en ravalant mes larmes.
-  C'est l'anniversaire de ton cul  et maintenant, chaque fois que je viendrai ce sera pareil. Mais t'as pas encore vu le meilleur; ça bouge aussi.


Il a mis le contact et ça a vibré dans mon cul.  Il a joui sur mon dos de grosses gouttes brûlantes qui ont coulé le long de mes omoplates.

- Allez, salut, j'ai pas toute la nuit, j'ai pas réussi la planche ce matin, je suis puni aussi.

Il s'est rajusté et m'a laissé comme ça,  le gode au cul sur la moquette; en le retirant doucement je me suis joui dans les doigts.  Le gode est resté au chevet de mon lit. C'est Pimpon qui veille.



36.  Pimpon m'emmène au claque


-  Alors, comblé mon biquet? demande Marc en me retirant son jouet. Il est de plus en plus large ton cul, Renaud, une vraie chaussette d'incendie.  On pourrait presque y rentrer le pied.
-  Délire pas, pompier, t'as joui?
-  Non, mais c'est tout comme.

Je le pousse vers le canapé, je me raccroche à sa queue engorgée. Tout de suite elle m'éclate en sanglots dans la gorge.  Je recueille les derniers filaments tandis qu'il tente de me repousser... On se rhabille.

-  Je te téléphone.

Je suis resté près du téléphone tout l'après-midi.  A six heures enfin:

-  Voilà, je me suis dit que ça t'amuserait peut-être, je nous ai organisé une petite soirée.

Suivait l'adresse d'un hôtel, le mot de passe pour le réceptionniste.  Je suis resté perplexe, les plans compliqués c'était pas le genre de Marc.  Il réfléchissait rarement plus loin que le bout de son nez.  Je flairais le piège.  Je me suis dit qu'il m'avait pris rendez-vous avec une pute pour rigoler.  Pas du tout...  Le chinois de la réception m'a conduit dans une pièce noire minuscule.  Il a dit:

-  Pas éclairer!

Tout de suite après, la lumière s'est faite, mais dans la pièce voisine.  J'ai compris que j'étais derrière une glace sans tain. Une fille se trouvait dans la chambre, blondasse, style rangée, proprette.  Marc est entré, en uniforme.  Il a sorti un écrin de sa poche, elle l'a embrassé, ils ont discuté, ils se sont déshabillés.  Marc souriait au miroir, lancé dans un vrai strip-tease, caressait les poils roux de sa poitrine, se pinçait les seins.  J'étouffais de rage, mais en même temps que la queue de Pimpon de l'autre côté, la mienne s'est relevée.  Il est monté sur le lit, puis sur la fille.  Il a pointé sa grosse pine vers son con et c'est rentré comme dans du beurre jusqu'à  la garde. Il a jeté un oeil en direction du miroir, l'air de me dire: « tu vois, pas de chichi, avec elle, ça rentre sans crème ».  Elle gigotait dans tous les sens, autant que moi quand il me grimpe.  Elle lui griffait le dos, faisait les yeux blancs.  Maintenant elle avançait devant lui à quatre pattes.  Il me l'amenait devant le miroir, juste sous le nez.  Il lui a léché la chatte, l'anus, il l'a bien ouverte et l'a enculée d'un coup. J'étais jaloux de la facilité. Je m'astiquais en regardant le cul de Marc, ses fesses assombries par la toison rouge qui les recouvre.  Alors la fille lui a passé le doigt dans la raie, avec son grand ongle peint.  Pimpon s'est écarté le cul pour que je comprenne que c'était le clou du spectacle.  Le doigt de la nana est entré, ongle en avant dans son trou inviolé.  J'ai joui.  Quand je me suis repris, ils se rhabillaient.  Avant de sortir, le pompier a fait un bras d'honneur à l'adresse du miroir.  Je me suis précipité sur la porte: elle était verrouillée.  Un quart d'heure après on est venu m'ouvrir.  J'ai failli casser la gueule au chintok.  Je me suis précipité dans la rue.  Bien sûr, plus une trace.  En rentrant, je me suis dit que j'allais jeter le pompier, pour toujours.  Mais il se serait trouvé un autre cul consentant; alors je me suis promis de me venger.  Con comme il était, je trouverais bien un moyen de le blesser dans son orgueil d'hétéro.



37. Il faut rendre au pompier...

Le samedi suivant, comme le savais que Pimpon n'était pas de service, je suis allé traîner devant la caserne et j'ai harponné Rodolphe.  Il a eu l'air ravi que j'en redemande et je lui ai fixé rendez-vous pour le lendemain.  Ce dimanche-là, j'ai invité Marco à dîner.  Il se poilait encore de la farce de l'hôtel.  Pas pour longtemps!  Il a sifflé toute la bouteille de vin, et il est tombé, dans un profond sommeil. C'était pas un hasard.  Je l'ai foutu à poil et attaché solidement, à plat ventre aux quatre pieds du lit.  Une demi-heure plus tard, Rodolphe a sonné.  Il était en civil. Il s'est déshabillé dans la salle à manger pendant que je lui sautais sur la braguette. Quand il a été bien chaud,  je l'ai emmené dans la chambre. Il était un peu surpris. Je lui ai raconté l'histoire.

-  Je voudrais que tu me baises devant lui; ça lui fera les pieds.

               Quand Marco a rouvert un oeil, Rodolphe se démenait dans mon cul et je gueulais:

-  Ramone-moi à fond, personne m'a jamais tringlé comme ça!

               Marc a eu tort de se marrer: je me suis dégagé, j'avais acheté un pot de crème tout exprès.  Je lui en ai tartiné le cul malgré ses efforts pour serrer les fesses.  Il criait déjà que ça lui faisait mal.

-  T'étais moins gêné quand ta meuf te faisait la même chose.  Mon copain médecin m'a filé un truc efficace pour dilater ton petit cul vierge.  Tu pourras même te prendre le mandrin de Rodolphe.  Comme tous les trucs efficaces, c'est en piqûre, alors je te déconseille de remuer parce que si je casse l'aiguille, là, tu vas déguster vraiment.
-  Aide-moi, Rodolphe, merde, empêche-le!
-  Faut goûter à tout dans la vie, mec... a répondu l'autre, allumé par la perspective.

J'ai sorti la seringue.  Il a hurlé quand l'aiguille a piqué dans la muqueuse et j'ai vidé tout le contenu du réservoir. Dix minutes plus tard, son trou du cul baillait comme un vieux con usé.  Il s'est caché la tête dans l'oreiller et n'a presque pas senti mon noeud disparaître entre ses fesses.  Quand je suis arrivé au fond, il a gémi, les yeux toujours fermés pour pas regarder en face sa honte.  Dès que Rodolphe m'a remplacé, il a grimacé méchamment.  Il avait récupéré de la sensibilité et son pote y allait sans relâche, en appui bras tendus.  Il lui a joui dans les entrailles sans que leurs corps se soient touchés autrement que par la saillie.  Pimpon a poussé un soupir de soulagement quand  le tringlage a cessé. J'ai vérifié qu'il bandait:

-  Me touche pas, salope!
-  C'est pas gentil de me traiter comme ça.  Je veux plus de toi. Je vais te rendre tes cadeaux.

J'ai graissé le gros gode.  Il criait « Non, pas ça! » en tirant sur les cordes qui lui entaillaient les poignets.  Il pouvait toujours supplier.  Je lui ai appuyé l'engin sur l'anneau distendu.  Rodolphe est venu aider à lui écarter le cul et Pimpon s'est retrouvé emmanché par vingt bons gros centimètres de latex.  Il étouffait des sanglots dans l'oreiller.

-  T'en rêvais depuis longtemps, avoue pompier!
-  Eh ben! reprenait Rodolphe, quand je vais raconter ça aux collègues, tu vas te faire passer dessus par toute la caserne, mon vieux!Rodolphe l'a arrosé avant de partir. Après avoir remis une dernière fois le couvert, je me suis laissé émouvoir par ses contorsions. Je l'ai détaché. Il a filé se nettoyer à la salle de bain. Ses gémissements sourds se mêlaient aux pets. Il chassait l'air. Avant de se barrer il m'a mollardé à la gueule, mais la honte qui l'étouffait l'a empêché de cogner.


               Deux mois plus tard, Marco a débarqué à l'improviste.  Comme j'étais plutôt content de le voir, depuis le temps, j'ai ouvert.  J'ai pris un genou dans les couilles et une manchette sur la nuque.  Je me suis vite retrouvé attaché, sur le dos curieusement.  D'abord ça a été la correction au ceinturon: ça tombait n'importe où, sur le ventre, les burnes et la bite. Ensuite il a allumé une bougie et fait couler de la cire partout, des seins au pubis. La brève brûlure sur  les roustons et le bas-ventre n'a eu pour effet que de me faire bander.  Il a sorti son briquet.

- T'aime bien les rouquins, comme tu dis, Renaud.  Réjouis-toi, je vais te faire la couleur.

Il m'a passé la flamme sous les couilles.  Puis il m'a cramé les poils du pubis.  Je commençais à avoir peur.  Les poils faisaient mèche et fondaient la cire qui ruisselait entre mes jambes.

-  Maintenant, tu l'as pour de bon le feu au cul.
-  Arrête, je crame.
-  Je vais te l'éteindre ton feu de broussailles.

Il a sorti sa lance et m'a pissé dessus.  Son urine sentait le café.  Le lit trempé est vite devenu froid.

- Je devrais te chier sur la gueule mais ça te ferait trop jouir de voir mon cul... Aller, salut pédé!

J'ai pleuré après son départ.  Il savait faire les noeuds, ce con!  J'ai passé la nuit comme ça, écartelé, et c'est la femme de ménage qui m'a trouvé tel quel.  J'ai eu toutes les peines du monde à la dissuader d'appeler les flics et j'ai évité pendant six mois de passer devant la caserne. Quant à Pimpon, je l'ai jamais revu.  Il a dû se faire muter.  Maintenant, il doit être capitaine, marié, avec trois mômes qui rêvent de devenir pompier, comme papa.









38. Trois brins de muguet

En mai, fais ce qu'il te plaît, dit le proverbe.  J'étais à Cannes et je vendais à la sauvette des boissons et des sandwiches aux touristes; je bricolais.  Le matin du premier, vers quatre heures, j'étais allé acheter deux cartons de muguet au M.I.N. de Nice.  Je m'étais installé devant l'embarcadère des navettes pour les îles.  Plus loin en mer, stationnait L'U.S.S. Saratoga et ses trois cents marins.  Depuis les années quatre-vingt, la Navy leur interdit de descendre à terre en uniforme; plus de bobs blancs, de vareuses, de pantalons à pont, juste les M.P. baraqués, brassard noir au bras gauche, qui déambulent en faisant battre leur matraque.  Mais on les voit venir de loin les californiens bronzés avec leur brosse blonde, leur mine de petits garçons replets, leurs jeans moulants et le T-shirt étroit aux manches roulées où ils rangent leur paquet de clopes.  Parmi les trois matafs qui s'avançaient vers moi, celui du milieu était typique: look de cow-boy endimanché, veste de daim à franges et stetson blanc; exotique, émouvant.  J'avais les yeux rivés à la braguette de son  Levis; c'est là qu'il devait planquer sa solde.  Je leur ai barré la route, trois brins de muguet à la main.  Ils avaient l'air content qu'on leur parle dans leur langue.  J'ai expliqué la coutume. « Si t'as une petite amie, tu lui offres et ça porte bonheur ».  Le texan a répondu qu'elle était loin sa copine.  « A ton meilleur ami alors... Lequel des deux? » Il a dit en français: « pas de monnaie! »

-  Je te les donne parce que t'es mignon (cute, I said).

Ses copains se sont foutu de sa gueule « He, sweetie! », il a rougi, ils m'ont lancé une bordée d'injures en se caressant le paquet.  J'ai regardé avec nostalgie s'éloigner ce cul nerveux porté par des jambes légèrement arquée, sans doute à cause des longues heures de monte.

A midi, je n'avais pas gagné grand-chose comme vendeur de bonheur.  Un des trois marins du matin s'est radiné, sourire alcoolisé, l'air matois.  Il avait un aigle tatoué sur le biceps gauche.  « Et moi, je suis pas mignon? », qu'il a dit. Ça a suffi pour que je l'emmène faire une promenade le long de la voie ferrée où se trouvent les plages naturistes et les bosquets de bambous.  On s'est trouvé un coin pénard derrière la tourelle d'un bunker abandonné.  J'ai tiré sur son T-shirt et embrassé ses abdos en caressant la fourrure à rebrousse-poils.  Il s'est défroqué. il portait un maillot échancré, noir, moins renflé que j'avais espéré.  Sa queue était épaisse mais petite, sans prépuce.  J'ai passé le doigt sur la cicatrice ronde de circoncision qui formait une légère crête rose sous la couronne du gland.  Il a bandé.  J'avais rarement vu une bite frétiller d'impatience comme celle-ci qui mouillait à flot continu; j'en avais les mains gluantes.  « Suck me, suck me » ahanait-il avec la voix profonde, ancrée aux couilles, du mec en manque.  J'ai répondu « you first » et sans broncher, il est tombé à genoux Il a frotté sa moustache blonde contre mon gland avant de me happer et de se lancer dans une pipe en règle sans économie de salive ni d'effort.  Je passais les mains dans sa brosse, sur sa nuque large et contractée. Il a jugé qu'il en avait assez donné et m'a fait signe de m'y mettre.  Je l'ai retourné pour regarder son cul blanc.  J'ai embrassé le papillon jaune et rouge tatoué sur la fesse droite.  J'ai écarté son cul musclé et passé la langue dans la raie.  Il s'est retourné, impatient, et m'a enfourné son petit noeud dans la bouche en m'agrippant par la crinière.  J'ai rugi, il me tirait les cheveux; il a grogné plus fort, je lui faisais mal, il avait l'air sensible des extrémités et chassaient mes doigts qui remontaient vers ses seins.  Ses tremblements sont devenus convulsifs, il m'a  repoussé.  En gueulant comme un veau, il a projeté de longs jets de foutre contre le mur, une jouissance abondante, interminable, retenue depuis des semaines.  Il a tourné la tête quand j'ai approché mes lèvres, puis, comme pour essayer, il s'est laissé rouler une pelle. Je lui ai dit que j'avais envie de son pote.  A l'en croire, le petit texan s'était fait sauter par une bonne partie de l'équipage, du cuisinier au commandant, malgré sa bite de cheval. Il m'a indiqué le bar où je pourrais le retrouver dès qu'il aurait bu sa paye.

J'ai repris mon carton de muguet et je suis retourné sur le port.  Surprise, le troisième marin se faisait chauffer les couilles au soleil sur un banc en regardant les punkies locaux s'engueuler sous le kiosque à musique.

-  Tu m'achètes toujours pas un bouquet pour ta fiancée?
-  No girl.  Too expensive.
-  Avec moi c'est gratuit, entrée libre!

J'ai négocié l'affaire contre deux demis frais et je l'ai entraîné dans un champ de tournesols vers Golfe Juan.  Nick, que j'allais bientôt niquer, avait vingt-six ans.  Allongé sur le dos entre les tiges des soleils, mains croisées derrière la nuque, il se laissait déboutonner comme un habitué des bordels, sans participer.  Petit gabarit mais baraqué, il avait les pecs développés et l'estomac arrondi par la bière.  Côté outil, il était équipé dans les normes, une vingtaine de centimètres de chair ferme et rose, le poil rare tirant sur le roux.  Lui aussi était coupé, sans prépuce ni frein.  Je lui ai demandé pourquoi, et il a dit que dans la Marine américaine, à moins de faire un scandale, tous les mecs avaient droit à ce traitement égalitaire, dès l'incorporation, excision du frein comprise, mais que dans son cas l'histoire était un peu différente.  C'était un causeur, et pendant que je le suçais, il se remémorait toute l'affaire.

Il venait d'un trou perdu du Nouveau-Mexique; en s'engageant, il était entier.  Il l'avait fait, le souk, pour qu'on ne touche pas à sa queue, mais, une nuit, en essayant de forcer la rosette d'un collègue trop étroit, clac, le frein avait cassé net; il pissait le sang et on l'avait transporté à l'infirmerie, puis piqué aussitôt pour l'anesthésie locale.  Le chirurgien avait tranché la face dorsale du prépuce, rabattu la peau, taillé en cercle autour du gland, et posé quatre points de suture.  Une semaine plus tard, il était de nouveau en état de marche.  D'un coup de bistouri, on lui avait aussi élargi le méat et c'est vrai que la pointe de ma langue pénétrait facilement dans le canal dont les parois s'écartaient, comme un petit coeur fendu, sous la pression de mon auriculaire.  Après sa circoncision, il avait fait des pieds et des mains pour être instruit comme infirmier et assister à d'autres opérations. Ça lui avait coûté une semaine d'enculage intensif par le médecin-chef, preuve que j'avais encore des chances de l'enfiler.  A chaque intervention, il tenait une trique d'enfer et toutes les recrues qui avaient encore un col roulé en embarquant étaient passées entre ses doigts.  Je ne vous raconte même pas ce qu'il arrivait habituellement des déchets de l'opération.

Son récit n'avait fait qu'exacerber mon excitation et je tenais une gaule infernale depuis un moment que je lui triturais l'anus.  Sans que je demande, il s'était mis dans la position du chien en arrêt et gémissait « oh yah! » à chaque passage de ma langue entre ses fesses. Ma salive lui coulait sur les cuisses. Il était chaud, accueillant, facile. Nick tortillait du cul pour que je l'emmanche à fond.  Après trois coups de piston, il éjacula sans se toucher, mais il ne me demanda pas de me retirer.  Au contraire, à plat ventre dans son foutre il continuait à se laisser limer comme une poupée gonflable, commentant: « oui, défonce-moi, je suis un enculé ».  Petit à petit il s'est mis à raidir de nouveau sous mes poussées régulières.  Je l'ai branlé, et il a rejuté quand j'ai ouvert les vannes dans son cul.  A croupetons dans le champ, il a chié devant moi toute la sauce que je lui avais larguée dans le conduit.  Sur le chemin du retour, les confidences étaient plus intimes.  J'ai compris qu'il fantasmait sur mon premier coup de la matinée:

-  Il a un papillon tatoué sur le cul mais il ne s'est jamais fait passer dessus par qui que ce soit à bord, même pas pour une branlette.  Complètement hétéro, le mec!
-  Ah ouais?  Il m'a pipé ce matin.  Et je te préviens, toi qui aimes te faire ramoner, il a plutôt une petite bite...

Nick m'a traité de tous les noms et j'ai décidé de faire quelque chose pour lui, à condition qu'il se débrouille pour me ramener à domicile le cow-boy à la gueule d'ange dont il m'apprenait que les hommes l'avaient surnommé Beau, comme le crétin dans  Bus stop.

Dès la tombée de la nuit, j'ai filé au bar que m'avait indiqué Jeffrey, mon coup du matin.  Je me doutais qu'il me suivrait sans faire de difficultés, vu qu'il m'avait quasiment donné rendez-vous.  Il était déjà un peu beurré; on a acheté une bouteille de bourbon pour l'entretenir.  J'habitais une sorte de bungalow au milieu d'un jardin sauvage bordé de hauts cyprès.  Dès qu'on est arrivé chez moi, j'ai entrepris de mettre Jeff en train. Je l'ai désappé et j'ai planqué ses fringues.  Beau gosse vraiment, un peu épais à mon goût, mais je savais que le marin de mes rêves n'allait pas tarder à débarquer.  J'ai pris la bite molle de Jeffrey dans ma bouche.  A force de langues roulées et malgré les verres sifflés, il a fini par bander dur.  A ce moment-là, j'ai entendu grincer la porte du jardin.  En prétextant que j'allais pisser sous les étoiles, je suis sorti ouvrir.  Mon cadeau était là, dans son emballage d'origine; je ne sais pas où il s'était changé, mais Beau était en uniforme.  « Chose promise, chose due » a fait Nick.  Beau souriait.

-  Nous, on va rester dans le jardin; le tien est au chaud à l'intérieur, prêt à l'usage, et l'électricité coupée.

Nick est rentré et j'ai fermé la porte à clef derrière lui.  Le bob de Beau a volé dans les iris en fleurs. Mon impatience à l'embrasser le faisait rire, c'était pas pratique.  Je me suis attaqué à son pantalon en massant la boule élastique lovée entre ses jambes.  Je l'ai fait étendre, j'ai retroussé la vareuse blanche sur son torse imberbe pour lui mordre le bout des seins, et comme il en redemandait j'ai pris deux pinces à linges qui traînaient sur le fil au-dessus de mon carré de légumes.  Il a sursauté quand je les lui ai posées et sa queue s'est dépliée, un paf de vingt-cinq centimètres au gland large comme une mandarine, dont le prépuce intact pendait comme une chaussette tire-bouchonnée.  Ma bouche avait du mal à contenir son sexe.  En équilibre sur les épaules, il m'a montré qu'il arrivait tout seul à se lécher le bout de la queue, position qui mettait son cul à la merci de mes mains.  J'ai écrasé entre mes doigts deux petites olives noires tombées dans le chemin et j'ai enduit avec leur suc huileux son anus accoutumé au rentre-dedans.  J'ai ôté de ses seins les pinces à linge que j'ai refermées sur le prépuce roulé de chaque côté de son gland.  Je me suis présenté au-dessus de sa bouche et sa gueule d'ange s'est ouverte pour humecter le noeud qui allait l'enculer.  Sa peau était douce. I1 avait une odeur de lait tourné, le dos boutonneux grêlé de vésicules d'acné.  Mais comme il protestait que je lui faisais mal en extirpant ses points noirs, je me suis de nouveau intéressé à son cul qui répandait maintenant un parfum d'olive. Il écartait les cuisses comme s'il devenait urgent que je le remplisse.  J'y suis allé d'un bloc, il avait l'habitude.  Il a gueulé «Yeepe! » ou quelque chose dans ce goût-là, et les  chiens du voisinage ont aboyé avec  lui. Mais déjà il avait le souffle coupé par l'enculade; je le chevauchais et son sourire s'était figé en une grimace dubitative. Je l'ai sauté dans toutes les positions, par devant, par derrière, en artilleur, en levrette.  Il avait coincé son gros paquet entre ses cuisses et mes couilles tapaient contre ses boules chaudes.  Entre deux râles, il répétait « fuck me harder » et je faisais tout pour le satisfaire.  J'ai senti que je venais, il a compris mon désir, et m'a laissé lui lâcher mon foutre dans la bouche.  Il a avalé, je l'ai embrassé.  A poil tous les deux dans il jardin, on est passé derrière la maison.  Je lui ai dit de me faire la courte échelle pour jeter un oeil à l'intérieur, et j'ai aperçu Nick qui grimpait Jeffrey, lequel avait l'air d'aimer ça car il se branlait à toute vitesse.  Le temps de rentrer, le cavalier avait vidé ses arçons. Jeff me lança une mauvaise oeillade:

- Tu m'as piégé, fuckinq bastard, maintenant je l'ai dans le cul, fini ma réputation, je vais devoir me laisser mettre par tout le gratin du mess.  Tu crois pas que tu vas t'en tirer comme ça!

Jeff m'a bloqué les épaules au sol, pendant que Nick, le traître, m'écartait le cul.  Jeff a dit à Beau qui l'avait toujours droite:

- Allez, il l'a cherché, montre-lui ce que c'est que la Marine américaine...

Je tremblais, surtout que j'avais les couilles vides, mais je ne voulais pas leur faire le plaisir de gueuler.  La grosse pine du texan a glissé dans ma raie, son gland m'a rempli le goulot, comme un bouchon.  C'est après que j'ai pleuré ma mère, quand les vingt-deux centimètres restant ont suivi la tête du noeud.  Un poing ne m'aurait pas écarté davantage, et là, il y avait la profondeur en plus.  J'imaginais déjà la déchirure, l'hémorragie.  Et ses deux copains assis sur mon dos, l'encourageaient à accélérer la valse.

-  Casse-lui le cul qu'il se souvienne de nous.

 Et à moi:

-  Tu le trouvais mignon, qu'est-ce que t'en penses maintenant que tu l'as au train?

J'en pensais plus rien, je dégustais, j'étais une immense caisse de résonance pour l'archet qui me faisait péter la table d'harmonie.  Heureusement, il a joui assez vite.  Je suis resté à plat ventre, abasourdi, l'anus béant, et les deux autres se sont succédé dans la place.

Quand ils sont partis, je leur ai offert la caisse de muguet que je n'avais pas vendue.  Je ne regrettais pas, j'avais été si largement payé que pendant deux jours j'ai dormi sur le ventre et mangé debout.  Les semaines qui ont suivi, j'ai soigné la chaude-pisse qu'ils m'avaient laissée en souvenir.





               39.  Auxiliaire

-  M'en veuillez  pas, mon Adjudant, si les raisons pour lesquelles je suis là sont un peu longues à expliquer... Auxiliaire: l'expérience m'a appris ce que ça veut dire. Un mec corvéable à merci, responsable de toutes les conneries, et que toute la hiérarchie se refile comme un bâton merdeux... Mais je suis pas là pour philosopher... Mardi dernier, je me retrouve dans le bureau du capitaine chargé de gérer les problèmes des appelés. Pour la troisième fois je lui raconte mon histoire:
              
               Samedi soir, j'attendais le train de minuit dix en gare de Riquier, l'avant-dernier train pour rentrer chez moi. A cette heure-là c'est plutôt désert, la salle des billets est inaccesible depuis longtemps. Il n'y a que quelques homos qui traînent dans les jardins en contrebas avant la fermeture définitive des grilles. Un groupe de quatre jeunes de seize à dix-sept ans, pas plus, surgit de l'escalier. Ils devaient être légèrement émméchés. Celui qui marchait en tête m'a tout de suite agressé:
-  Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça, bâtard? 
-  Je regardais dans la direction du train, et puis je mate où je veux!
-  Où tu veux, c'est justement ma braguette? Enfoiré de ta race!
               Je lui dis de se calmer, que je suis beur comme lui, et qu'il arrête de me traiter. Mais j'avais pas eu le temps de finir ma phrase que je prenais la première baffe. Son copain est venu en renfort et m'a sauté à la gorge.
               Le capitaine m'interrompt poliment:

-  Mais, vous êtes sûr que vous ne regardiez rien de spécial? En tant que policier auxiliaire, ce serait excusable, ça fait partie du métier de regarder. Et puis parfois, on croit qu'on ne regarde pas mais c'est l'inconscient qui observe...

               J'aime pas ça, et pas non plus cette étincelle dans l'oeil. Je ne sais pas si c'est son inconscient qui m'observe, mais lui n'a pas ses yeux dans sa poche. Il me regarde même droit dans les burnes.  Mal à l'aise, je me redresse d'un doigt la couille droite avant de reprendre:
-  Quand j'ai été au sol il m'ont attaqué à coups de pieds, et j'ai eu beau me mettre en boule, ça pleuvait dans les côtes, le ventre et les tibias. J'ai appelé à l'aide. Il y avait un mec sur le quai d'en face qui regardait la scène sans bouger. Un train est passé dans l'autre sens et le type a sauté dedans comme si de rien n'était. Là, j'étais vraiment seul. Le quatrième voyou, qui ne s'était pas encore mis de la partie, a foncé sur mon sac de sport. Jusque là il s'était contenté d'encourager les autres en criant: « Vas-y Jamel, fais-lui sa fête! » Forcément, il a tout de suite trouvé ma tenue. D'habitude, on la laisse au poste, mais c'était veille de repos et le lieutenant de permanence m'avait dit que ça serait bien de faire porter mon uniforme au détachage pour être reluisant le dimanche suivant à l'arrivée du Paris-Nice.

-  Alors là, je vous arrête tout de suite; si c'est en qualité de gardien de la paix qu'ils vous ont agressé, la plainte regarde plutôt la police. Il faut que vous déposiez en leur présence. Je vais passer un coup de fil à votre responsable au commissariat central.

               Une heure après et trois cafés plus loin, le brigadier Martellini est entré dans le bureau du capitaine qui n'avait pas cessé de me rassurer: « Ne soyez pas effrayé par son physique imposant, c'est un ami, il est très humain pour résoudre les problèmes des jeunes ». Il voulait m'endormir avec son ton paternel, mais je devinais comme un sourire méprisant au coin de sa moustache grisonnante. Tournant le dos au capitaine, Martellini s'est assis en face de moi. Ses trois galons coiffaient des épaules développées dans les salles de gym. Je n'avais jamais vu sa gueule de mafieux sur le terrain. Il a ôté sa casquette et son crâne rasé de facho corse ne m'a pas non plus mis en confiance. Il a pris une position de repos exagérée; sa grosse main velue où brillait une large alliance dorée, s'est posée entre ses cuisses. Son pantalon bleu marine, lustré par l'usure, le boudinait. La couture centrale séparait en deux monticules obscènes son paquet voyant.

-  Je suis O.P.J., je peux prendre votre plainte et agir immédiatement pour qu'on recherche vos agresseurs. Mais je veux tout savoir par le détail, compris?

               J'ai repris mon récit, pas certain que les détails le réjouiraient... Donc, j'étais à terre , j'avais pris pas mal de coups de poings dans la gueule et de coups de pieds au cul, quand le quatrième individu a trouvé ma tenue dans mon sac. Il a crié à ses potes: « Putain, Salim, c'est un keuf ce naze, un vendu. On va lui faire regretter d'être né. » Et à moi: « Tu sais faire le grand écart, Nadir? » (Il avait aussi trouvé ma carte du S.N.) Les trois autres ont compris. C'est eux maintenant qui encourageaient leur pote pendant que le premier me tordait les bras, et que les deux autres m'écartaient les jambes. C'est là que j'ai pris un coup de pied... dans les testicules, chef! Et puis un autre, et après un temps, comme quand un footballeur cherche l'inspiration pour shooter fort, un troisième, pleine lucarne... enfin, vous voyez ce que je veux dire?

-  Ben ça, on le mettra sans doute pas dans la plainte; ça la fout mal, a dit Martellini en se massant les couilles comme s'il venait lui-même de prendre un coup.

               Le capitaine aussi grimaçait. Il a dit, d'une voix blanche:

-  Ça a dû vous faire rudement mal!
-  Oui, j'ai dit, c'est encore tout bleu... mes bourses. Et l'intérieur des cuisses aussi.

               Martellini s'est humecté les lèvres comme un chat repu. J'ai hésité à  continuer. J'avais mal aux côtes, au jambes, la tête me tournait de nouveau. C'est le capitaine qui m'a poussé:

-  Mais, il s'est passé autre chose après, selon ce que vous avez dit au médecin?
-  Oui... celui qui m'avait tapé dans les couilles, Yazid, ils l'appelaient, a dit: « le prochain train passe pas avant une heure. On va pas se tourner les pouces à attendre. T'aurais pas dû nous le faire rater, Nadir. » Ils ont profité que je me tordais de douleur pour m'arracher mes vêtements et je me suis retrouvé cul nu sur le quai. Pendant que les trois autres me tenaient, Yazid, il m'a... comment dire?.. il a abusé de moi...
-  Il t'a sodomisé? A chuchoté le capitaine.

              J'ai pas tout de suite remarqué qu'il me tutoyait. Martellini guettait ma réponse, ou au moins un signe d'assentiment. En même temps, le bout de son pouce caressait, l'air de pas y toucher, une grosseur qui enflait le long de sa cuisse. Il a fini par lâcher, d'une voix profonde, trop douce:

-  Tu t'étais jamais fait sauter le bouchon, avant?
-  Ils m'ont violé, je vous jure.
-  Qui ça? Tous les trois?
-  Non, deux seulement. Enfin, je crois.
-  Et vous avez des preuves de ça? Un rapport de médecine? Est-ce qu'ils ont éjaculé à l'intérieur seulement?

               Martellini s'est repris, mais il y avait plus de volume dans sa braguette que tout à l'heure:

-  Non, ça je crains que vous ne puissiez pas porter plainte pour viol. Impossible! Vous imaginez les titres des journaux: un flic violé par des loubards. C'est des choses qu'on ne peut pas dire. C'est pas bon pour le corps, et ça risque de porter préjudice à votre carrière.
-  Même pour l'armée, c'est absolument hors de question, a soutenu le capitaine.
-  Portez plainte pour coups et blessures, m'a conseillé Martellini, on vous soutiendra. Le reste, faut tout oublier. On vous enverra au psy... Faut pas vous frapper: ça peut arriver à tout le monde d'en prendre un coup en passant. Hein, mon capitaine? Si nous on avait porté plainte à chaque fois que la hiérachie a voulu nous enculer?

               Le capitaine rit poliment. J'aurais pas dû m'énerver. On en serait resté là:

-  Là où je suis vraiment dégoûté, c'est pour la suite... Le dernier train est passé, les quatre mecs  ont filé avec mes affaires, personne n'est descendu voir ce que je faisais à poil estourbi sur le quai. Par force, au bout d'un moment, je suis sorti de la gare, tout nu, pour chercher du secours. Quelqu'un avait dû entendre mes cris, ou me voir de derrière les volets, ou c'était la patrouille, mais toujours est-il qu'un fourgon de police est passé et je me suis fait ramasser.
-  Ah là, El Alaoui, c'est pas notre faute, a dit Martellini en m'appelant par mon nom pour la première fois. C'est ces glandeurs de policiers municipaux. Depuis qu'ils ont le droit d'embarquer les clodos, ils ne savent plus se tenir.
-  Ils m'ont assis sur le banc du panier à salade, menottes aux mains. En plus du chauffeur ils étaient deux, un vieux et un tout jeune.
-  Eh oui, restrictions budgétaires! a pesté Martellini.
-  Je leur ai dit que j'étais un confrère, que je faisais mon service militaire comme auxiliaire de police. Le vieux m'a ordonné de décliner mon identité. Il a dit: « Ouais, t'as la coupe incorpo pour un frisé, mais répète-moi ça que tu t'appelles Nadir et que t'es flic, que je me marre encore un coup.» L'autre jeune en pouvait plus de pouffer, il en crevait de rire. « Je vais te dire moi, ce que tu faisais là, Ali, a repris le chef; t'es venu racketer les pédés, ça a mal tourné, et ils t'ont filé la trempe que tu mérites. Ou pire, t'es un petit gigolo et quelqu'un a pas été content que tu lui chourres sa place. Lève les jambes, plus haut... Lève les jambes, j'te dis, ou je te menotte les pieds, merde! Tiens, regarde Marcel, il a du foutre qui lui coule du cul, le collègue! » Et là, il m'a mis deux doigts dans l'anus, il les a tournés pour ramasser le sperme et il me les a essuyés sur les lèvres en disant: « Suce! »
-  Quelle honte! A fait le capitaine en se rapprochant comme si mon histoire le fascinait soudain.

Heureusement, la camionnette a démarré, et ils se sont assis sur le banc en face pour pas se casser la figure. Je crois bien qu'eux non plus, à deux heures du matin, ils étaient plus très frais. Le vieux s'est remis à déblatérer: «  Tu sais, Marcel, je suis sûr que c'est une bonne suceuse; aussi bonne que la petite black de La Madeleine qui t'a dégorgé l'autre soir. » Et à mesure qu'il s'enflammait, il agaçait la braguette de son partenaire, toujours hilare, qui le laissait faire, les jambes ouvertes à l'équerre. « Et toi tu bandes, grand con!..Hé, le rebeu? Tu voudrais bien la voir sa queue? T'aimerais ça, te la fourrer dans la gueule? Regarde-là bien, Ali Boron, mon collègue, c'est Queue d'Ane! Il y a des moyens d'avoir la paix dans ton métier. Seulement ça se paye, en liquide, ou en nature. Alors, si t'étais gentil gentil avec mon copain...»
Tu parles! Moi, j'étais couvert d'ecchymoses, et personne pour me donner une aspirine! Je voyais à peine la bite sortie du jeunôt que le vieux continuait à branler en bavant... Au poste, ils m'ont jeté dans l'aquarium avec une couverture. Ça a encore pas mal rigolé quand ils m'ont enfin transporté à l'hôpital.

-  Normalement, ils auraient dû vous remettre directement à l'autorité militaire. A nos médecins. Vous savez, la décharge que vous avez signé comme quoi vous renoncez à la médecine civile pendant vos obligations. J'ai peur qu'au plan légal, un constat civil ne vous serve pas à grand chose.

               Martellini avait l'air emmerdé aussi. Il se grattait nerveusement le sourcil droit.

-  Voilà ce qu'on va faire: je vais intervenir personnellement et discrètement auprès de mes collègues municipaux, pour qu'ils vous fassent des excuses, orales, ça va de soi. Exceptionnellement, on ne retiendra pas la tenue volée sur votre solde. Peut-être même qu'on pourra vous dédommager sur des fonds occultes... Ne vous montrez pas trop dur! Reconnaissez qu'ils ne pouvaient pas vraiment se douter... Et puis, ils ne vous ont pas touché... A propos de cette incapacité de travail de quinze jours, peut-être serait-il bon que nous jetions un coup d'oeil afin de pouvoir faire état d'informations de première main dans nos rapports.

               Oui, ça je voulais bien leur montrer comme ils m'avaient arrangé, les quatre saligauds. Après ils arrêteraient de prendre mon histoire à la légère... J'ai enlevé mon T-shirt et mon pantalon. En découvrant la bande qui comprimait mes côtes cassées, mon épaule en écharpe et les croûtes de mes jambes, ils ont secoué la tête d'un air navré. Martellini, regard compatissant, m'a fait signe du menton d'ôter mon caleçon, et j'ai montré mes couilles bleuies gonflées par un début d'oedème. Il a tendu le cou pour les regarder de plus près, et le tutoiement a repris de plus belle:

-  Qu'elles sont grosses! Et belles... Ils t'ont rasé à l'hosto? Non? T'as naturellement les couilles glabres? Et ça, c'est vraiment de la queue d'hétéro cette petite bite de rien du tout? Après tout ce qui t'es arrivé? Et t'as même pas pris ton pied?

               Croyez-moi si vous voulez, mon Adjudant, mais après chaque question, la pointe de sa langue me chatouillait sous le gland. Abasourdi, j'ai tourné la tête vers le capitaine, qui m'a fait signe de la boucler, tandis que Martellini disait entre deux lampées:

-  Expliquez-lui comment ça marche, mon capitaine, et que c'est dans son intérêt.
-  Il te fera pas de mal Nadir. On est tous derrière toi. C'est les petits secrets de la famille. J'appuierai ta demande de retour anticipé à la vie civile. Et tu oublieras vite toute cette mauvaise expérience.

                Martellini commençait à me sucer doucement. Le capitaine a continué un ton plus haut:

-  Montrez-lui, Martellini, montrez-lui pourquoi vous êtes le chef.

                 Martellini m'a lâché la grappe. Il a eu du mal à baisser son froc trop juste. Il n'a même pas tiré sur son caleçon. Sa queue a jailli, aussi violacée que mes noix, pas très large, mais la plus grosse que j'avais jamais vu, épaisse comme une bouteille de bière. Le capitaine m'a dit:

-  On fera en sorte que tu rentres dans tes foyers. Tout ce que tu as à faire, c'est de t'asseoir sur le fauteuil où est Martellini. Tu tends les fesses en arrière, et tu t'assois sur ses cuisses. C'est pas compliqué?

               Martellini salivait sa queue raide en crachant dans ses mains. J'ai jamais su résister à l'autorité. J'avais les larmes aux yeux en me retournant pour lui présenter mon derrière. Quand sa bouche m'a aspiré le trou et que sa langue m'a humecté la raie, le rouge m'est monté aux joues. Heureusement depuis la veille au soir, j'étais bourré de cachets anti-douleur. Il m'a semblé tout à coup que j'avais rien de mieux à faire que m'écarter les fesses, expirer un bon coup, et m'asseoir, comme tout le monde voulait. Avec le sang à la tête, j'ai regretté de pas avoir goûté à la carotte du flic municipal. J'ai repensé au médecin qui m'avait massé le rectum à l'hosto et Martellini m'a rentré son gland sans prévenir. Il a dit « Souffle » et je me suis retrouvé pénétré, lentement, avec une décharge d'adrénaline qui me cisaillait les reins et des petites étoiles dans la tête. Le capitaine n'en perdait pas une miette. Il se branlait sous son pantalon kaki, la main rentrée dans la braguette. Le flic ne remuait pas, sa matraque inoxydable imbriquée dans mon cul agitée de raidissement intempestifs.

-  Maintenant que t'es bien installé, branle-toi. Le capitaine veut te voir jouir.

               J'ai eu toutes les peines du monde à bander avec ce fer au cul. Le capitaine a sorti sa queue, une bite fine et blanche, qui ne devait pas voir souvent la lumière. J'ai pensé rendre service en avançant la main, mais avant que je l'atteigne il a eu un pas de recul en disant:          « Non, on touche pas, je regarde seulement. » Il n'avait pas fini sa phrase que son éjaculation m'a sauté à la tête, et la mienne est montée douloureusement de mes couilles meurtries. Martellini dans mon dos poussait des soupirs de satisfaction à chaque rasade:

-  Ah, son cul se contracte, il me fait le casse-noisettes en jouissant! Je vais larguer la purée...

              Le brigadier m'a collée toute sa sauce dans le fusil. C'est comme ça que je suis devenu libérable. Mais, vous comprenez, mon Adjudant, je pouvais plus rentrer chez mes parents. Alors, je me suis bourré la gueule, je suis allé chez le tatoueur et je me suis fais écrire « Pas de chance », là, sur le bas-ventre, comme les bagnards et les marins de l'ancien temps. Puis j'ai pris le premier train pour Aubagne, et je me suis dit que quitte à en chier, je pouvais peut-être oublier tout ça à la Légion.

             Derrière le bureau, l'officier recruteur, bite au poing sous son képi blanc, répond:

-  Passe sous la table, soldat! Montre-moi que tu sais aussi te taire. Après, on verra si tu peux signer chez nous...
             



46. Le douanier

Le train de nuit file vers Quévy, frontière franco-belge selon la S.N.C.F. Au prochain arrêt, Jeumont, on sera en France, et de là, plus qu'à trois heures de Paris où Bastien ne s'attend pas à me voir revenir si tôt. Une main me secoue, qui me tire de mon rêve:

-  Police des frontières, monsieur, dit le douanier penché sur moi dans son uniforme bleu azur aux parements rouges et or.

Un instant je me crois revenu a l'armée devant sa sale gueule, boule à zéro, mâchoire proéminente,  nez aplati par plusieurs fractures.  Deux autres douaniers fouillent les bagages de suspects chevelus, car le train vient d'Amsterdam.

-  Je peux voir votre sac? grogne la trogne d'aryen.

Il se jette sur la trousse de toilette, en extrait mon tube de dentifrice avec l'air rusé du mec au courant, le tripote à le faire éclater.  Visiblement déçu, il dit sèchement:

-  Suivez-moi pour la fouille.

Fouille rapprochée dans les toilettes de deux ou trois personnes par wagon, c'est la méthode. C'est toujours des mecs qui y passent afin qu'il n'y ait pas d'ambiguïté sur leurs intentions.

-  Et si je refuse?
-  Vous descendez avec les bracelets à la prochaine et on vous fait ça dans les locaux, mais je vous préviens, c'est pas des tendres, mes collègues.

Faut pas abuser des bonnes choses, mieux vaut obtempérer.  Au passage,  il me fait renifler par son clebs qui me colle la truffe au cul, là où ça sent la sueur.  A chaque fois qu'il lui ordonne « cherche », le cabot montre les dents et je sens la peau de mes couilles se rétracter à l'idée du coup d'incisives.  Le douanier pose son képi pour être plus à l'aise et me pousse dans les chiottes de la voiture corail.  On tient à peine debout à deux là-dedans.  Il verrouille la porte.  Je lui fais remarquer que je viens de Bruxelles, billet à l'appui.  Le décors rend le dialogue surréaliste:

-  Vous avez très bien pu jeter le complément de billet et échapper à mes confrères belges.
         
Il écarte les pans de mon blouson et me tâte les côtes, très pro, sans la moindre ombre de sourire.  Il me fait défaire mes chaussures, baisser mes chaussettes.  Le roulis me projette contre lui, qui, campé, jambes écartées, garde son équilibre.  Comme il fait deux têtes de plus que moi, je m'écrase la gueule sur ses boutons de cuivre.

-  Excusez, mais je vais être obligé de vous demander de baisser votre pantalon.
-  Je risque pas de planquer quoi que ce soit dans mon slip, j'en porte pas.
-  On est entre hommes, y a pas de honte, ce sera vite fait, vous vous retournez, vous appuyez les mains sur la lunette.

 Je déboutonne lentement mon jean. Rouge à la fois de colère et de honte, je me penche en avant.  Il tire du distributeur  une serviette en papier, m'essuie la raie, et je sens son pouce et son index m'écarter l'anus pendant qu'il se baisse, armé d'une petite torche, pour regarder à l'intérieur.  Tout à coup, son doigt, sur lequel il a fait couler un filet de savon liquide, s'introduit en gigotant pour s'enfoncer plus aisément.  La brûlure acide du savon me picote la muqueuse.  Il cherche en tournant si aucun corps étranger ne dépasse.  La trique du réveil me revient illico malgré mes efforts désespérés pour débander qui me font resserrer le sphincter.  Je trouve qu'il pousse un peu loin la conscience professionnelle:

-  Vous ne croyez pas que vous abusez de la situation?
-  On me la fait pas, dit le douanier dans un gloussement grave. Ça n'a pas l'air de te déplaire tant que ça.

Et, passant l'autre main sous mes couilles, il tâte ma gaule pour vérifier.  Avec le tutoiement humiliant - mais je ne suis plus en position de lui demander de me vouvoyer et de garder ses distances -, le majeur vient se glisser par-dessus son index.  Il tente même de rentrer l'ongle du pouce.  Je halète, je cède complètement, je m'ouvre en grand pour lui faciliter le travail.  Son clébard gratte et gémit à la porte de la cabine.  Il doit trouver que je deviens bruyant pour me bâillonner avec la main qui me fouillait, parfumée, malgré le savon, par l'odeur de mon intérieur.  Je reste le cul tendu vers lui, demi inconscient, désireux d'aller jusqu'au bout maintenant qu'il est complice et que je crois avoir échappé au pire.  Justement le pire m'envahit dans l'instant: je n'ai pas vu sa queue; on dit que c'est pas les plus grosses qui font le plus mal, alors il doit pas avoir une énorme quille. Le déchirement irradie dans mon ventre.  J'ai porté la main gauche à ma queue pour me branler et supporter stoïquement.  D'une poigne de fer, il m'a saisi le poignet pour que je repose la main sur la cuvette.  J'avais pas droit au plaisir, je ne devais pas me montrer consentant; ses coups  nerveux m'envoyaient cogner contre le mur.  J'essayai de poser un genou sur la lunette, il me tirait en arrière comme un cheval par la bride, appuyé sur mon dos de tout son poids, m'étranglant avec son bras pour que je me cambre.  Il m'a joui sur les cuisses, s'est essuyé, m'a coincé un morceau de P.Q. dans le trou, s'est tiré sans un mot.  Par terre dans la mouillasse, je me suis branlé, le cul en feu.

Jeumont: j'entends les douaniers descendre du wagon. l'un dit:

-  C'était long ta fouille.
-  J'étais sûr qu'il cachait quelque chose cet enculé, répond la voix grave.
-  Tu lui a regardé le cul aussi?
-  Ça va pas, non!  Je suis pas un sale vicieux comme vous!  On croirait que ça vous fait bander ces saloperies ...

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